Artistes et scientifiques: des différences... et tant de ressemblances !

 

Artistes et scientifiques partagent beaucoup plus de choses qu’on ne pourrait le penser à priori.

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• Dans leur démarche, la curiosité et l'ouverture d'esprit sont des pré-requis. La créativité augmente le champs des possibles;

• L'expérimentation est le moyen d'atteindre ses objectifs;

• On recherche ce qui n'a pas encore été trouvé (innovation).

 

Des divergences majeures existent tout de même:

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• L'expérience du scientifique doit être reproductible, ce qui n'est pas un enjeu pour l'artiste;

• L'artiste met de l'affect dans son travail: il construit une œuvre qui lui est toute personnelle. Œuvre et artiste sont intimement liés;

• L'art s'accommode parfaitement d'une part de mystère, tandis que la science cherche au contraire à dissiper les mystères.

 

S'ils regardent la même chose, artistes et scientifiques ne le font donc pas à partir du même point de vue.

 

​Pourquoi des rencontres entre arts et sciences ?

 

L’art est un langage universel. Il a la faculté de créer des ponts, et peut amener les membres de la communauté scientifique à participer à des conversations sur l’essence même de leurs recherches, les aidant ainsi à se positionner en tant que contributeurs et détenteurs de connaissances.

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Tout comme les scientifiques, les artistes sont avides de connaissances et perpétuellement à la recherche de nouveaux espaces à explorer. Nombre d’entre eux sont sensibles aux bouleversements environnementaux et aux enjeux sociaux qui en découlent: ils veulent contribuer, à leur façon, à faire avancer les choses.

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Le mariage entre artistes et scientifiques est donc tout naturel: les uns apportent leurs connaissances, les autres leur perception singulière. Ensemble, ils multiplient les perspectives et font émerger de nouvelles façons de penser la recherche sur les changements climatiques en lien avec les océans et les communautés.

 

Entre arts et sciences, quelles interactions ?

 

Dans un article de la revue de référence EOS, les auteurs dégagent trois principaux types d’interactions entre les arts et les sciences:

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“- En communication scientifique (SciComm), les artistes interviennent pour aider les scientifiques à interpréter et communiquer les résultats de leurs recherches à un auditoire plus large.

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- À l'inverse, les artistes peuvent utiliser des données de recherche scientifique, et s'en servir comme source d'inspiration pour leur pratique artistique (SciArt). Les artistes recherchent donc un accès à des scientifiques dont les outils et les données leur permettront d'atteindre de nouveaux horizons.

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- Un troisième mode de rencontre (ArtScience) implique que les artistes et les scientifiques travaillent ensemble dans une approche transdisciplinaire afin de poser des questions, concevoir des expériences et générer du savoir. Cette approche peut élargir les perspectives et permettre aussi bien aux artistes qu'aux scientifiques de sortir des frontières disciplinaires qu'ils s'imposent.”

(Librement traduit de Kimberly Blaeser, Dwight Owens, Sarah Zhou Rosengard, Kathryn Semmens and Mika Tosca, EOS magazine, août 2023.)

 

À l’Agora, nous privilégions autant que possible les rencontres du troisième type, celles où artistes et scientifiques s’impliquent ensemble pour générer de nouvelles façons de penser la recherche.

 

Qu'est-ce que la recherche-création ?

 

Il existe de nombreuses façons de pratiquer un art - pensons à l’interprétation, à la perpétuation d'une tradition, à l'illustration… Nous privilégions ici la pratique artistique qui présente le plus de similitudes avec la méthode scientifique: la Recherche-création.

 

Enseignée dans les programmes d’art universitaire et soutenue financièrement via les différents Conseils des arts, voici comment le Fonds de recherche du Québec - Société et Culture (FRQSC) définit la recherche-création :

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« La recherche-création désigne toutes les démarches et approches de recherche favorisant la création considérée comme un processus continu. S’y conjuguent, de façon variable suivant les pratiques et les temporalités propres à chaque projet: conception, expérimentation, production, saisie critique et théorique du processus créateur. Considérant qu’il n’est pas de recherche-création sans allées et venues entre l’œuvre et le processus de création qui la rend possible et la fait exister, le Fonds pose comme principe la nécessité d’une problématisation de la pratique artistique en vue de produire de nouveaux savoirs esthétiques, théoriques, méthodologiques, épistémologiques ou techniques.

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Une démarche de recherche-création repose sur :

• l’exercice d’une pratique artistique ou créatrice soutenue;

• l’élaboration d’un discours intégré à la réalisation d’œuvres ou de productions présentant un caractère de nouveauté, ou à la mise en œuvre de processus de création inédits;

• la transmission, la présentation et la diffusion de ces œuvres ou de ces processus de création auprès de la relève étudiante, des pairs et du grand public.

• Une démarche de recherche-création doit ainsi contribuer au développement du champ concerné par un renouvellement des connaissances ou des pratiques, ou par des innovations de tous ordres. »

Source: Fond Québécois de recherche Société et Culture (FQRSC)